Marcher dans la main, variations de lumière
Peintures de Vincent Solheid
MARCHER DANS LA MAIN, VARIATIONS DE LUMIERE
Peintures de Vincent Solheid
tous les jours de 9h30 à 18h30 du 26 octobre 2024 au 12 janvier 2025
Rencontre avec l'artiste sur le lieu d'expositioin :
- samedi 2 novembre entre 14h et 18h
- 21 décembre entre 14h et 18h
La série des œuvres de Vincent Solheil possède une double histoire. D’abord celle d’une histoire de famille, la redécouverte d’un film amateur avec un plan qui se grave dans la mémoire vive de Vincent Solheid. Son frère Michel encore gamin marche en tenant la main de leur grand-père. Deux silhouettes tracent une histoire de vie. C’est à l’aune d’une séparation, que se dessine une seconde histoire. Dans un geste artistique, la même scène est reprise au jour le jour, durant une année complète, pour apprivoiser en un rituel de deuil, la célébration quotidienne d’un lien à jamais perdu et qui pourtant fait naître la couleur d’un vécu déjà lointain et toujours tellement intense. Cette quête inlassable, dans l’insistance de la variation autour de cette unique et ultime scène, donne le rythme d’une pulsation aimante, reçue et offerte, qui oriente le regard vers une force intérieure.
Les techniques se mélangent et se superposent, avec collage, couture, crayonné, à la recherche d’un calque le plus ajusté à une réalité qui s’intensifie et magnifie deux silhouettes qui se rapprochent dans le rayonnement du présent. La marche claudicante et en même temps allègre se transmet dans la succession des couleurs, tantôt intenses, incantatoires, incisives presque, tantôt atténuées, diaphanes, et pas moins vibrantes. L’enchaînement des teintes de Vincent Solheid n’est pas sans rappeler l’aventure des primitifs flamands qui ont expérimenté intensément les lumières des glacis successifs ; ces couches superposées de pigments qui viennent comme éclairer de l’intérieur un visage, un regard, une main.
Des deux figures l’enfant et l’aïeul, quel est celui qui nous précède vers un pressentiment de lumière, à travers le trait du Verbe dans l’abside incandescente ? La succession des tableaux nous invite à notre tour à revisiter la perte et la proximité des liens qui nous habitent depuis l’enfance au plus près et au plus loin d’une couleur réconciliée, apaisée. Le mouvement de la vie se propage à petite touche discrète à travers cette immense vague qui passe de la nuit à la nuit, du jour au jour, de toujours à toujours. Alors les deux moments de vie de l’artiste, le souvenir pérégrinant et l’instant créateur, sont appelés à ne plus former qu’une seule histoire, dans une unique célébration du quotidien. Cela est reçu et offert en mémoire de Toi.