Pompéi à Orval
Découverte de l'aile du 17e siècle
Dans le cadre du 950e anniversaire de la fondation d’Orval, l’Abbaye a transformé le parcours des visiteurs à travers les ruines médiévales cisterciennes et le musée situé dans les caves du 18e siècle.
Le changement essentiel se place au départ du parcours dans la « Maison des hôtes », une aile de l’ancien quartier des hôtes jouxtant le vivier récemment remis en eau. Au rez-de-chaussée, six bornes interactives en forme de lutrin évoquant un scriptorium cistercien, donneront l’occasion au public de découvrir les aspects essentiels de la vie monastique et l’histoire d’Orval. A l’étage, trois maquettes illustrant les trois abbayes qui se sont succédé à travers les siècles dans la vallée permettront aux visiteurs d’avoir les points de repères historiques et architecturaux utiles à la bonne compréhension du parcours dans les ruines. Celui-ci débutera dès la sortie de ce bâtiment sur le perron de l’étage : il offre un point de vue splendide sur l’abbaye contemporaine et sur les ruines.
La nouvelles présentation du musée d’histoire monastique ans les caves du 18e sicèle s'inscrit dans ce nouveau parcours. La création du musée et sa présentation actuelle remonte à l’exposition du 900e anniversaire en 1970. Elle a permis la mise en place des collections comprenant principalement des objets des anciennes forges d’Orval, des vestiges lapidaires, des œuvres artistiques du frère Abraham Gilson et des pièces d’art sacré. Le parcours thématique du musée est enrichi d’oeuvres d’art sacré contemporain, avec spécialement « Partition cistercienne », l’artiste Christian Jaccard.
La création des nouvelles salles du musée permet d'y accéder par une nouvelle entrée dessinée par l’architecte Henry Vaes en dessous de la chapelle royale mais jamais totalement percée. Les fouilles initiées par le Service archéologique de la région wallonne, menées par M. Denis Henrotay, archéologue à l’Agence Wallonne du Patrimoine, ont permis de déblayer une très grande partie de l’ancienne aile du 17e siècle, extension du monastère médiéval qui accueillait entre autres le logement des moines de chœur et l’infirmerie. Le départ de cette aile se situe à côté de la tour à l’horloge. Le visiteur peut désormais découvrir le couloir latéral de l'aile avec une enfilade de chapiteaux décoré dans le style renissant et ses murs encore recouverts de leur enduit. Sur la gauche de ce couloir, donnant sur l’arrière de la salle du chapitre médiéval, deux salles voutées conduisent jusqu’à la nouvelle entrée du musée installé dans les caves du 18e siècle. L’architecte Laurent-Benoît Dewez au 18e siècle, avait déjà enterré les vestiges de ce bâtiment du 16e siècle avec de nombreux déblais de construction (fenêtres partiellement murées) et Henry Vaes a poursuivi ce comblement au moment de la reconstruction du 20e siècle.
Le projet maintenant à l’étude prévoit une couverture béton de ces vestiges afin de les préserver au mieux. Cette couverture béton sera recouverte d’une étanchéité, de terre et enfin de gazon pour recréer intégralement l’esplanade qui existait à cet endroit, espace de méditation destiné aux retraitants à côté de l’église et du cimetière de la communauté.
Une fois terminés les aménagements de protection des vestiges sortis de terre, le visiteur des ruines suivra un parcours chronologique partant du chœur cistercien du 12e siècle, traversant le cloître médiéval, permettant la découverte des différentes pièces de l’aile du 16e siècle et rentrant dans les caves du 18e siècle qui abritent les collections du musée.