La légende d’Orval
La comtesse Mathilde de Toscane avec à ses pieds la fameuse truite d'Orval. Ce vitrail de Jean Huet (1903-1976) évoque la légende de la fondation d'Orval.
Le monastère serait né d'un geste de gratitude :
La veuve Mathilde, ayant par mégarde laissé tomber son anneau nuptial dans la fontaine de cette vallée, se mit à supplier Dieu, et aussitôt une truite apparut à la surface de l'eau, portant en sa gueule le précieux anneau.
Mathilde s'écria alors : Vraiment, c'est ici un Val d'or !
, et elle décida par reconnaissance de fonder un monastère en ce lieu béni.
Mathilde de Canossa entre légende et histoire
La comtesse est à la fois peu et beaucoup évoquée à Orval : la fontaine éponyme est un point du site incontournable encore majoré depuis la réalisation de la fresque de Jean-Claude Servais. La truite de la légende est sans cesse sur les bouteilles, les verres, les ferronneries d’art dans toute l’abbaye. On véhicule quotidiennement sa légende mais que sait-on d’elle historiquement dans nos contrées? Pas assez assurément.
Mathilde de Canossa est un personnage central de l’histoire médiévale italienne, en raison surtout de son rôle dans la délicate période historique du Moyen-Age européen qui vit s’opposer le pouvoir temporel de l’empereur et celui spirituel du pape.
Femme de guerre (on la surnomme parfois la Jeanne d’Arc italienne) au service du pape Grégoire VII puis du pape Victor, opposée à l’empereur Henri III puis Henri IV, elle est une des premières femmes à stature européenne. Régnant alors sur une bonne partie du centre et du nord de l’Italie, elle géra ses terres d’une main de fer tout en promouvant la conciliation. Son empreinte se marqua également dans le domaine culturel et … gastronomique.
Au Vatican, trois femmes seulement sont ensevelies dans la basilique St Pierre même : la reine Christine de Suède, la princesse Marie-Clémentine Sobieska et Mathilde de Canossa. La reine Charlotte de Chypre, quant à elle, repose dans la crypte de St Pierre.